L'histoire du HC Ajoie

04-12-2008 à 11:26:47
Ce post sera dédié à nos souvenirs !
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04-12-2008 à 11:26:47
Là je viens de retrouver un article du Matin, du 4 mars 2001.

Jean-Claude Barras nous parle du HCA. Sympa !

HOCKEY SUR GLACE

L'instit et la rondelleHC AJOIE


Sur les bancs de la classe que dirige Jean-Claude Barras, quelques stars du hockey suisse ont usé leurs fonds de culotte

Ses entraîneurs de l'époque pourraient écrire des livres sur ses frasques et ses coups de gueule. Avec son pote Marcel «Nénès» Aubry, il a longtemps personnalisé le phénomène Ajoie, l'histoire de ce club de toute une région, né de l'absorption du HC Vendlincourt au printemps 1973. «C'était hier, rappelle Jean-Claude Barras dans un large sourire. J'avais débarqué à l'Ecole normale de Porrentruy et, comme tout jeune homme de Moutier, je savais patiner et tenir une crosse, même si je n'avais jamais réellement pratiqué. Dans la région, c'était l'événement, avec la construction d'une patinoire régionale, la création d'un nouveau club qui allait pouvoir commencer son parcours en 2e ligue, puisqu'Ajoie était une émanation du HC Vendlincourt, association déjà existante. (Il éclate de rire...) Je me souviens encore parfaitement des débats menés par notre président Charly Corbat lors d'une assemblée générale historique. Il avait bien combiné son projet, le bougre...»

Un club, une famille

Charly Corbat, Jean-Claude Barras, Marcel Aubry: trois pionniers pour un édifice qui allait atteindre la LNA. «Le lendemain de la promotion, Charly Corbat, qui était devenu mon beau-père, m'avait dit: «Barras, les problèmes commencent!» Mais pouvait-on en vouloir à Daniel Métivier, qui s'était retrouvé seul devant un gardien adverse couché, d'avoir eu le bon geste? Aurait-il dû, volontairement, tirer à côté?»Fin de l'anecdote. Ajoie, club de province longtemps organisé comme une fratrie - un système qui n'était pas sans faire penser au Xamax «facchinettien» de la grande époque -, allait ensuite connaître bien des soucis économiques. Mais, déjà, parallèlement au parcours sportif de l'équipe de toute une région, Ajoie s'était fait un sérieux nom dans la formation, le développement d'une multitude de talents.

Le rôle de l'école

«On cherche souvent à percer le mystère de la tradition de formation du HC Ajoie, les observateurs extérieurs peinant à comprendre pourquoi une région comme la nôtre abrite autant de joueurs doués. Tout commença, en fait, comme dans beaucoup d'autres villes: les premiers talents du HCA furent les frères Béchir, parce qu'ils habitaient à côté de la patinoire et qu'ils passaient chaque moment de liberté sur la glace. Puis certains jeunes gens d'autres régions jurassiennes sont venus à Porrentruy, comme moi, pour poursuivre leurs études. C'est ainsi que Stéphane et Christophe Berdat ont débarqué alors qu'ils n'avaient que 16 ans. A cette époque, on vivait à peu près tous ensemble, et je préfère me protéger derrière le terme «prescription» que de raconter ce qui se passait en ce temps-là.»Les jeunes gens sont devenus des enseignants. Et ces joueurs «par hasard» se sont, un jour de 1982, retrouvés en LNB après une série finale riche en rebondissements face à Martigny.C'était le début d'une nouvelle période.

Sur les bancs de l'Ecole communale de Fontenais, petite commune de 1350 habitants jouxtant Porrentruy, l'instit de la rondelle, Jean-Claude Barras, allait tour à tour faire la leçon à Gaëtan Voisard, Frédéric Rothen, Steven Barras et Florian Conz. Et, sur la glace, les entraîneurs Barras et Aubry allaient découvrir d'autres talents: les frères Vauclair, venus de Courtemaîche, Didier Princi, Christophe Wahl. Pour ne citer que les plus connus. Une tradition était née...Souvent à la patinoire...

- Dites-nous, Jean-Claude Barras: si nous comprenons bien, les élèves de Fontenais ont intérêt à aimer le hockey?
- Oh non, je n'influence personne (si l'homme était Pinocchio, son nez se serait déjà allongé...). Je concède néanmoins une chose: avec ma classe, je vais plus souvent à la patinoire que certains de mes collègues.

- On rêve un moment et on compose une équipe avec tous les joueurs formés à Porrentruy, cela donne quelque chose d'intéressant, pas vrai?
- Bien sûr, mais le p'tit gars qui a les moyens techniques de jouer dans une équipe de pointe en LNB ou, mieux, en LNA, doit pouvoir partir. Moralement parlant, on n'a pas le droit de le retenir. Ce n'est pas parce qu'il est le fils du facteur de Fontenais que Gaëtan Voisard devait obligatoirement passer sa vie ici.

- Jamais de frustration?
- Au contraire, beaucoup de plaisir. Lorsque je vais dans des patinoires de LNA avec quelques copains, je suis toujours très bien accueilli par mes anciens élèves. Dans notre coin de pays, certaines valeurs restent primordiales et, même devenu international, un Ajoulot reconnaîtra toujours les siens.

- Le HC Ajoie 2000-2001 éliminé en quarts de finale des play-off. Surprise ou pas?
- Honnêtement, je ne voyais pas l'équipe terminer parmi les huit premiers. Avant la saison, avec Nénès Aubry, nous nous étions confessés. (Sourire...) Rassurez-vous, pas devant monsieur le curé, mais bien autour d'une fraîche (bière...)! Nous étions d'accord sur un point: on ne sentait pas trop l'opération LNB. Par bonheur, nous nous sommes trompés.»Une opération au cours de laquelle Barras (Steven) et Aubry (Ludovic) se sont fait des prénoms. Vingt ans après..
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