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• COMMENTAIRE

La page est tournée

Raffi Kouyoumdjian

Une baffe. Un camouflet. Une terrible désillusion. La saison 2013-2014 du HC Ajoie est à marquer d’une rondelle noire. Un hiver en pente douce qui se paye cash à l’heure du décompte final et qui pèsera forcément dans les comptes du club, quand on sait qu’une non-participation aux séries finales peut lui faire perdre jusqu’à un demi-million de francs de recettes. Cette neuvième place finale n’est pas illogique au vu de la prestation générale d’un HCA au rendement défaillant. Dans cette LNB devenue plus homogène, les Jurassiens n’avaient pas les armes offensives pour faire mieux, pour contrecarrer les plans d’équipes comme Bâle ou Thurgovie qui se sont battues, elles, becs et ongles pour aller chercher, au finish, leur bonheur, une première depuis 2009 pour le club de Suisse orientale. Le leadership insondable de Jan Tlacil a précipité le HC Ajoie du mauvais côté de la barre. Parce que pareil échec oblige à pointer du doigt les torts des uns et des autres, le technicien tchèque en porte une responsabilité évidente. La communication opaque qu’il entretient avec ses joueurs a fini par imposer de nombreuses interrogations dans le vestiaire. Après deux ans de collaboration, certains n’ont toujours pas saisi le rôle qu’ils devaient tenir sur l’échiquier jurassien. Incompréhensible. Tlacil sera-t-il encore à la barre après l’été? On ne pense sincèrement pas que le Tchèque, qui possède encore une année de contrat dans le Jura, pourra motiver le groupe lors du prochain exercice. Elu entraîneur de l’année en 2013, Tlacil est aujourd’hui plus que jamais sur la sellette. Le directoire jurassien a aussi sous-estimé la perte de joueurs clés dans son dernier dispositif, celui qui a vu le HCA remporter le championnat précédent. Fey, D’Urso, Hostettler, Roy, Mottet et, plus tard, Desmarais, n’ont jamais été remplacés. On l’a vu dans ce final de saison, ni Vladimir Dravecky ni Keven Cloutier n’ont pu tirer l’équipe en avant. Marquer des buts, c’est bien. Marquer des buts qui comptent, c’est mieux. Ajoie avait atteint les play-off de manière ininterrompue, de 2006 à 2013. Durant ce septennat en or, il avait pu compter sur le talent, le charisme et la force de deux mercenaires épatants, imposants. On a toujours pensé que l’après-Roy/ Desmarais serait difficile à digérer pour un club comme le HCA, qui ne peut peser sur le championnat que grâce à de fortes personnalités. Aujourd’hui, plus que jamais, cette page est tournée. Et la fin du livre 2013-2014 s’écrira sans le HCA.